Ou l’art de donner à voir ce qui se perçoit sous les doigts

Transcription de la conférence par A. Abehsera

Je voudrais d’abord remercier l’Académie, à laquelle j’adhère de longue date, pour la sauvegarde d’un bien commun et le travail accompli dans le partage des connaissances en ostéopathie.
Le thème de ma conférence, ce jour, est la présentation d’un système d’évaluation du complexe lésionnel chez le patient et ce que nous n’avons pas l’habitude de faire : noter nos perceptions, ce qui aboutit à un schéma lésionnel. Bien qu’il ne soit pas le seul concerné, le MRP est au coeur de cette démarche. Je crois pouvoir affirmer que le MRP est le cadeau fait par la Vie aux ostéopathes et à leurs patients. A ma connaissance, notre profession est la seule qui, depuis W.G. Sutherland et ses disciples, se préoccupe de ce micro-mécanisme. La difficulté à reconnaître l’existence du MRP est sans doute dûe à l’apprentissage de sa palpation : une tentative faite sur un organisme en dysfonction est le plus souvent vouée à l’échec, il faut donc commencer par un organisme sain, c’est beaucoup plus facile.
• Habituellement, le MRP est considéré comme une manifestation de la vie cellulaire et tissulaire. En effet pour le définir, le MRP est dans l’ensemble du corps d’un mammifère un phénomène tissulaire micrométrique, automatique, alternatif et interactif qui, à raison d’environ 10 cycles par minute, mobilise chaque composant autour d’axes propres en inspir, puis en expir. Le MRP anime, surtout en situation de calme corporel, un micro-brassage des tissus qui entretient leurs fonctions de glissement, préside aux échanges chimiques et plus profondément procure à l’organisme une réserve d’adaptation fonctionnelle aux extrêmes de la vie physique et biologique. Il existe d’autres micro-brasseurs comme la ventilation ou la « marée » qui jouent sur l’organisme un rôle complémentaire et subtile…

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