Description
Conférence du 24 novembre 2022 Dr Barizien et Mme Véronique SCHILLIGER
Dr BARIZIEN Nicolas
Chef du service de médecine physique et de réadaptation de l’Hôpital Foch SURESNES
Médecin fédéral des équipes de France Universitaires
Membre du collège d’expert HAS pour le Covid long
Coauteur du livre « Covid long : comment s’en sortir » édition Hachette Marabout
Depuis l’été 2020 des symptômes prolongés après Covid (SPAC),communément appelés Covid long, s’imposent comme la vague scélérate d’une nouvelle maladie chronique. La HAS reconnait le COVID long et a diffusé des « réponses rapides » dès le 14 février 2021. L’OMS reconnait le Covid Long depuis le 16 décembre 2021. Les dernières évaluations de l’antenne Européenne de l’OMS estiment à 17 millions le nombre d’Européens victimes d’un Covid long. On estime en France à 2 millions le nombre de patients souffrant de SPAC.
Quel que soit le pays dans lequel est faite la description de la maladie, on retrouve une pléthore de symptômes cliniques (200 répertoriés à ce jour) que l’on peut regrouper en tableau clinique cardiaque, respiratoire, neurocognitif, rhumatologique, digestif ou cutané. Quel que soit le tableau clinique, la fatigue est le maître symptôme, souvent majorée par les efforts physiques ou intellectuels.
Plusieurs hypothèses physiopathologiques sont avancées pour expliquer la persistance de ces symptômes après une infection virale aiguë résolue. L’ensemble des symptômes cliniques semble répondre à une dérégulation neurovégétative dont on pressent qu’elle est d’origine centrale.
En l’absence de traitement médicamenteux efficace, la thérapie manuelle et les manœuvres ostéopathique du nerf vague sont les plus efficaces pour améliorer à court terme les symptômes dysautonomiques du patient.
Une prise en charge multidisciplinaire paramédicale est nécessaire pour consolider les bénéfices obtenus par la thérapie manuelle. La levée de spasme diaphragmatique doit bénéficier d’une rééducation respiratoire d’un syndrome d’hyperventilation. L’amélioration du syndrome de Tachycardie posturale orthostatique par stimulation du nerf vague doit bénéficier d’un reconditionnement cardiaque à l’effort. Les troubles attentionnels et de la mémoire de travail sont améliorés par la rééducation neurocognitive délivrée par les Neuropsychologues ou les Orthophonistes.
Véronique Schilliger est kinésithérapeute D.E et Ostéopathe D.O, diplômée de l’Hôpital Lariboisière et de L’institut supérieur d’ostéopathie (IFSO) de Paris. Elle est aussi titulaire d’un DU d’expertise en physiologie aérospatiale.
Elle est co-auteure avec le Dr Nicolas Barizien et le Dr Jean-Pierre Montigny, du chapitre « Le fascia et le complexe muscle fascia » dans le livre « Muscles et Fascias » aux éditions Sauramps médical®.
Elle exerce dans un cabinet libéral à Morangis (91) où elle dispense des cours de gymnastique préventive (Ecole du dos) ainsi que des séances d’ostéopathie, et travaille actuellement avec le Dr Nicolas Barizien,(chef du service MPR de l’hôpital Foch à Suresnes), au sein d’une équipe multi disciplinaire, à l’Institut Médical Sport et Santé du stade Jean Bouin à Paris.
Points clés :
– La dysautonomie neuro-végétative ou dérèglement du système nerveux autonome (SNA) : une des manifestations cliniques du covid Long.
– L’ostéopathie a toute sa place dans un parcours de soins multidisciplinaires pour le dépistage et la prise en charge d’un patient présentant des troubles dysautonomiques liés au covid long.
– Divers tests et techniques ostéopathiques peuvent être proposés dans le cadre de cette prise en charge.
Sur la base de la confiance que me témoigne le Dr Barizien, et m’appuyant sur les données bibliographiques actuelles, je propose, à travers cette conférence :
– de vous présenter quelques retours d’expérience qui témoignent de la complémentarité que l’ostéopathie peut apporter à la prise en charge médicale dans les dérèglements du système nerveux autonome couramment décrits chez les patients atteints de Covid longs.
– de vous énumérer les tests que je pratique me permettant d’établir un bilan ostéopathique pour confirmer la piste dysautonomique.
– et enfin d’évoquer les techniques ostéopathiques pouvant être mises en œuvre sur la base des dernières publications scientifiques relatives à ce sujet.