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Emmanuel d’Hombres, maître de conférences en philosophie à l’Université catholique de Lyon, membre de l’UR Confluence, sciences et humanités (EA 1598) et chercheur associé au laboratoire SPHERE UMR 7219.

Il y a une physique et une métaphysique du fascia. Une physique assurément, que l’exploration  anatomo-physiologique depuis deux siècles n’a cessé de préciser. Aujourd’hui les classifications histologiques des fascias, l’identification de leur composants chimiques et moléculaires, ainsi que la détermination de leurs rôles respectifs dans l’économie des organismes, sont parvenues à un haut degré d’élaboration. Nous rappellerons brièvement dans la première partie de cette conférence l’enseignement des sciences à ce sujet.

Mais il y a également une métaphysique du fascia qui anime souterrainement la recherche. Les fascias reconduisent en effet un imaginaire métaphysique du corps qui hante le questionnement anatomo-physiologique positif sur le statut de ce « super » tissu conjonctif », décidément irréductible au point de vue strictement histologique, à l’instar des autres tissus de l’organisme. Nous identifierons au moins deux bipolarités métaphysiques travaillées par l’imaginaire du fascia. La première est la bipolarité continuité vs discontinuité. Le fascia est en effet un tissu « ubiquitaire » présent dans pratiquement toutes les parties du corps, prêtant de ce fait à des interprétations spéculatives audacieuses sur son rôle de transmetteur de mouvements entre des organes à distance l’un de l’autre, et qui plus est selon des modalités et des circuits qui ne sont pas ceux des trajets nerveux proposés par la neuroanatomie et la neurophysiologie.

La seconde bipolarité est celle de la partie et du tout. Le fascia se présente en effet comme une formation histologique au service de l’organisme total, loin d’être une totalité se suffisant à elle-même, à l’instar des cellules de l’organisme. C’est ainsi que le fascia mobilise à la fois la symbolique de l’arbre et celle du réseau, tout en se différenciant du modèle de l’arbre nerveux comme du modèle réticulaire de l’organisation pluricellulaire.

Dans la deuxième partie de cette conférence, nous essaierons de montrer que les pionniers de l’ostéopathie (A. Still en premier lieu) ont eu tôt l’intuition de l’importance théorique et pratique tout à fait centrale du fascia en vue de l’approfondissement de leur propre projet thérapeutique, ce dernier requérant une représentation du corps et de son fonctionnement biomécanique, que ni les progrès récents de le théorie cellulaire, ni ceux de la neurophysiologie, ne parvenaient à honorer.

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